Filetages métriques ISO : le guide complet

Le standard métrique ISO est le type de filetage le plus répandu pour les applications d’usage général.

Son système de désignation simple, sa géométrie claire et ses normes communes garantissent un assemblage fiable et reproductible des pièces.

Les filetages métriques ISO sont similaires aux filetages du Unified Thread Standard (UTS) principalement utilisés en Amérique du Nord (UNC et UNF), car tous deux présentent un profil en V à 60°. La principale différence est que l’UTS est basé sur le pouce tandis que l’ISO est basé sur le système métrique, ce qui se traduit par des systèmes de mesure distincts et des pièces non interchangeables.

Les filetages ACME, avec leur profil trapézoïdal à 29°, représentent une autre catégorie de filetages normalisés, également répandus en Amérique du Nord, mais ils sont principalement destinés à la transmission de puissance et non aux assemblages généraux.

Les normes ISO sont la référence quasi universelle. En dehors de l’Amérique du Nord, la grande majorité des vis que vous rencontrerez seront des vis ISO.

Leur adoption est également croissante en Amérique du Nord, notamment dans des secteurs comme l’automobile et l’électronique, bien que leur usage y reste moins systématique qu’ailleurs dans le monde.

Qu’est-ce que la norme ISO ? À quoi sert-elle ?

Lorsqu’il est question de vis, de boulons et d’autres éléments de fixation, une question fondamentale se pose : comment garantir leur compatibilité, quel que soit leur lieu de fabrication ?

La réponse est : la Normalisation.

Les filetages ISO sont des normes basées sur le système métrique qui définissent avec précision la forme, les angles et les dimensions d’une vis ou d’un boulon.

En suivant ces règles, les fabricants du monde entier peuvent produire des pièces compatibles. Un boulon fabriqué en Allemagne, par exemple, se vissera parfaitement dans un écrou fabriqué au Japon, car tous deux respectent la même norme.

À condition, bien sûr, que les deux pièces respectent les exigences ISO, notamment celles décrites dans les normes ISO 261 et ISO 724 pour les dimensions, et ISO 68-1 pour le profil de base.

En adoptant les filetages ISO, les industries du monde entier évitent les reprises coûteuses, réduisent les erreurs et simplifient considérablement la gestion de leurs chaînes d’approvisionnement. De l’automobile à l’aérospatiale, en passant par la fabrication de produits courants, les mêmes règles s’appliquent, et cette cohérence est synonyme d’économies de temps et de ressources.

Aujourd’hui, la série de filetages métriques détient la plus grande part de marché mondiale pour les filetages à usage général. Cette domination n’est pas une coïncidence.

Concrètement, presque partout en dehors de l’Amérique du Nord (où le Unified Thread Standard ou UTS prédomine), les filetages métriques ISO sont la norme pour les fixations générales.

Cette prédominance résulte d’un accord international précoce visant à adopter un système métrique commun, dont le succès s’est confirmé au fil de décennies d’utilisation.

Profil de base et géométrie

La forme d’un filetage ISO est basée sur un profil en V simple et symétrique.

Ce « V » a un angle au sommet de 60 degrés, ce qui signifie que les deux flancs du filetage sont inclinés selon le même angle.

Pour décrire un filetage, trois dimensions principales sont importantes :

• Diamètre extérieur : le point le plus extérieur du filetage, au sommet du filet.
• Diamètre sur fond de filet : le point le plus intérieur, au fond du filet.
• Pas : la distance d’un sommet de filet au suivant, mesurée le long de l’axe de la vis. Le pas de vis est défini par la norme ISO 724.

Pour mieux visualiser ce concept, imaginez une clé s’insérant dans une serrure.

Les dents de la clé (comme les filets d’un boulon) correspondent aux rainures à l’intérieur de la serrure (comme les filets d’un écrou).

Taillés selon le même angle et la même forme, ils s’ajustent parfaitement. L’infime espace qui les sépare, appelé le jeu, est rigoureusement contrôlé par des classes de tolérance définies dans la norme ISO 965. Cela garantit que les pièces tournent librement, sans se coincer ni présenter un jeu excessif.

Hauteurs, troncatures et dimensions pratiques

En théorie, la forme en V d’un filetage a une certaine hauteur qui dépend du pas.

Cette hauteur géométrique (H) est exactement (√3/2) fois le pas, ce qui correspond approximativement à 0,866 fois le pas.

Cependant, le sommet (tronqué d’exactement 1/8 de H) et le fond (tronqué d’exactement 1/4 de H) sont aplatis. Ces sommets et fonds de filet plats rendent le filetage plus résistant, moins fragile et plus facile à fabriquer.

La norme ISO 68-1 définit ces exigences, y compris les options pour des fonds de filet arrondis sur les filetages extérieurs avec un rayon minimum de 0,125 fois le pas.

Après ces ajustements, la profondeur effective du filetage est exactement de 5/8 de H, ce qui correspond approximativement à 0,541 fois le pas.

Ce nombre est important, car il intervient à la fois dans les calculs de résistance et les formules d’usinage.

En pratique, cette règle simple permet d’estimer le diamètre du foret de perçage pour taraudage : il correspond approximativement au diamètre extérieur moins le pas.

Par exemple, une vis M10 au pas gros de 1,5 mm nécessitera un foret de taraudage d’environ 8,5 mm. Pour les travaux de précision, il est toutefois impératif de vérifier la taille exacte dans les tableaux de la norme ISO 965 correspondant à la classe de tolérance requise.

Limites des filetages extérieurs et intérieurs

Pour définir correctement un filetage, il est essentiel de comprendre les limites dimensionnelles applicables aux boulons (filetages extérieurs) et aux écrous (filetages intérieurs).

• Pour un boulon (filetage extérieur/mâle) :
  1. Le diamètre extérieur est la limite maximale. Les sommets du filet ne doivent pas dépasser cette dimension.
  2. Le diamètre sur fond de filet est également un maximum pour le fond du filet. Pour les filetages extérieurs, la mise à jour 2023 de la norme ISO 68-1 spécifie un rayon de fond de filet minimum de 0,125 fois le pas pour améliorer la résistance à la fatigue.
• Pour un écrou (filetage intérieur/femelle) :
  1. La logique est inversée. Ici, le diamètre extérieur et le diamètre sur fond de filet sont des limites minimales.
  2. La forme du filet doit au moins atteindre ces valeurs, mais il peut être taillé légèrement plus profondément ou arrondi au-delà.

Cela explique deux observations fréquentes :

Premièrement, la mesure du diamètre extérieur d’un boulon donne une valeur très proche de son diamètre nominal (par exemple, un boulon M10 mesure près de 10 mm).

Ensuite, le diamètre à fond de filet d’un écrou reflète sa limite minimale, qui correspond au diamètre du trou avant taraudage.

Diamètre sur flancs et approximations courantes

Le diamètre sur flancs est un concept clé dans la géométrie des filetages.

Il s’agit du diamètre d’un cylindre imaginaire qui coupe les flancs du filetage de telle manière que les largeurs des filets et des creux sont égales. Plus simplement, il se situe à mi-hauteur du profil de filetage en prise.

Pour le profil de base d’un filetage métrique ISO, quelques approximations utiles peuvent être faites :

Diamètre sur flancs (d₂) :

où (D) est le diamètre extérieur et (P) est le pas.

Diamètre sur fond de filet d’un filetage extérieur (d₃) :

Ces formules donnent des estimations rapides sans avoir à consulter des tableaux complets. Les limites exactes, cependant, dépendent de la classe de tolérance définie dans la norme ISO 965, qui spécifie les jeux et les écarts autorisés pour différentes applications, comme 6g pour les filetages extérieurs à usage général.

Même s’il s’agit d’approximations, elles sont très pratiques. Elles sont souvent utilisées pour des vérifications rapides de résistance, des évaluations d’ajustement ou des contrôles de cohérence lors de la conception et de l’usinage, lorsqu’un ensemble complet de données de référence n’est pas immédiatement disponible.

Désignation : comment la lire ?

La désignation d’un filetage métrique ISO commence toujours par la lettre M, qui indique qu’il s’agit d’un filetage métrique.

Elle est suivie du diamètre nominal en millimètres.

Si le pas utilisé n’est pas le pas standard (dit « pas gros »), sa valeur est indiquée après le diamètre, séparée par un tiret (–) ou un signe de multiplication (×). Les deux notations sont courantes et interchangeables.

Par exemple : M8×1.25 ou M8–1.25 décrivent tous deux un filetage de 8 mm avec un pas de 1,25 mm.

Lorsque le pas gros est utilisé, sa valeur est généralement omise.

Dans ce cas, M8 seul désigne un filetage de 8 mm avec le pas gros standard pour cette taille (soit 1,25 mm).

Si la longueur de la vis ou du boulon est spécifiée, elle apparaît après un autre séparateur, qui peut également être un tiret ou un signe de multiplication.

Par exemple : M8×1.25×30 indique un diamètre de 8 mm, un pas de 1,25 mm et une longueur de 30 mm.

Dans de nombreux catalogues, le pas est omis lorsqu’il est gros, si bien que la désignation M8×30 est fréquente. Le contexte indique alors clairement que le pas gros est sous-entendu.

Classes de tolérance et ajustement

Dans les filetages métriques ISO, les tolérances permettent de contrôler la qualité de l’ajustement (serré ou libre) entre un boulon et un écrou. Elles sont définies dans la norme ISO 965 (parties 1 à 5), qui établit les principes, les limites dimensionnelles et les cas particuliers.

Lorsque spécifiées, ces tolérances sont indiquées à la suite de la désignation du filetage. Elles se composent d’un chiffre et d’une lettre :

Le chiffre indique la qualité de tolérance, qui définit la largeur de l’intervalle de tolérance (un chiffre plus petit signifie une tolérance plus serrée).

La lettre indique la position de la tolérance, aussi appelée l’écart fondamental.

• Les filetages extérieurs (boulons) utilisent des lettres minuscules comme g ou h.
• Les filetages intérieurs (écrous) utilisent des lettres majuscules comme G ou H.

Par exemple, la combinaison 6g pour le filetage extérieur et 6H pour le filetage intérieur est très répandue.

Cet appariement est largement utilisé, car il offre un ajustement fiable pour la plupart des applications.

Mais de nombreuses autres combinaisons existent.

Certaines sont conçues pour des ajustements plus serrés ou plus libres, d’autres tiennent compte de revêtements spéciaux, et d’autres encore sont adaptées à des industries spécifiques.

Un cas particulier important est la galvanisation à chaud. Comme ce revêtement ajoute de l’épaisseur aux filets, les normes incluent des classes de tolérance spéciales pour les boulons destinés à être galvanisés, ainsi que pour les écrous correspondants, dont les dimensions sont adaptées pour s’ajuster après le traitement.

Dans ces cas, la lettre de position de tolérance indique si les dimensions s’appliquent avant ou après le traitement de surface. Il est donc essentiel de se référer à la section pertinente de la norme.

Dimensions préférentielles et séries de pas

Le choix des dimensions des filetages métriques préférentiels n’est pas arbitraire ; il suit un plan structuré.

La liste complète des combinaisons est donnée dans la norme ISO 261, tandis que la norme ISO 262 définit une sélection restreinte des dimensions les plus couramment utilisées pour les vis, les boulons et les écrous.

Les valeurs sont basées sur les séries de Renard, un système qui espace les nombres selon une progression géométrique arrondie.

Cette approche garantit que la progression entre les tailles soit logique et pratique, évitant ainsi les chevauchements inutiles.

Pour chaque diamètre nominal, le pas gros est le choix par défaut. Les filetages à pas gros sont plus faciles à engager au vissage, moins susceptibles d’être endommagés et conviennent à la plupart des applications générales.

Cependant, de nombreux diamètres proposent également une ou deux options de pas fin, voire des pas extra-fins. Ces filetages sont réservés à des applications plus spécifiques.

Pourquoi choisir un pas fin alors que les filetages à pas gros sont plus simples et plus robustes ?

Trois raisons principales expliquent leur utilisation :

• Noyau plus résistant : pour un même diamètre nominal, un filetage fin laisse une plus grande section de matière au cœur du boulon, ce qui peut améliorer sa résistance.
• Meilleure résistance aux vibrations : les filetages fins sont légèrement moins susceptibles de se desserrer sous l’effet des vibrations.
• Applications à paroi mince : dans les pièces à épaisseur limitée, un filetage à pas gros pourrait traverser la paroi, tandis qu’un filetage fin permet un engagement plus contrôlé.

Exemples concrets par taille

Quelques exemples de tailles spécifiques permettent de mieux illustrer le fonctionnement du système.

• M6 : le pas gros est de 1,0 mm, avec une option de pas fin de 0,75 mm.
• M8 : le pas gros est de 1,25 mm, avec des options de pas fin de 1,0 mm et 0,75 mm.
• M10 : le pas gros est de 1,5 mm, avec des options de pas fin de 1,25 mm et 1,0 mm.
• M20 : le pas gros passe à 2,5 mm, avec des options de pas fin autour de 2,0 mm ou 1,5 mm, selon la série.

Cette tendance montre que lorsque le diamètre nominal augmente, le pas gros augmente également. Les fixations de plus grand diamètre requièrent des filetages plus profonds pour garantir une résistance et une prise suffisantes.

À l’autre extrémité de l’échelle, les très petits diamètres utilisent des pas inférieurs à un millimètre.

Par exemple :

• M2 : le pas gros est de 0,4 mm, avec une option de pas fin de 0,25 mm.

Dans tous les cas, l’objectif est le même : trouver le meilleur équilibre entre résistance, profondeur d’engagement et facilité de fabrication.

Les filetages à pas gros sont la norme pour un usage général, tandis que les pas fins et extra-fins sont choisis lorsque des besoins de conception spécifiques (tels que la résistance aux vibrations ou les parois minces) les rendent plus appropriés.

Voici le tableau complet :

Les normes qui définissent le système

Le système de filetage métrique ISO est défini par un ensemble de normes internationales qui couvrent le profil, les séries de dimensions et les règles de tolérance.

Profil du filetage : la géométrie de base du filetage, la forme en V à 60°, les troncatures au sommet et au fond du filet, ainsi que les proportions fondamentales sont définies dans la norme ISO 68-1 (Filetages ISO pour usages généraux — Profil de base).

Diamètres et pas : la gamme complète des combinaisons préférentielles est répertoriée dans la norme ISO 261 (Filetages métriques ISO pour usages généraux — Plan d’ensemble).

Une sélection plus restreinte et pratique des dimensions les plus couramment utilisées pour les vis, les boulons et les écrous est donnée dans la norme ISO 262 (Filetages métriques ISO pour usages généraux — Choix de dimensions pour vis, boulons et écrous). Ensemble, ces deux normes définissent les dimensions généralement disponibles sur le marché.

Tolérances et ajustements : ils sont couverts par la norme ISO 965 (Filetages métriques ISO pour usages généraux — Tolérances).

• Partie 1 : principes et données de base
• Partie 2 : limites de dimensions pour filetages extérieurs et intérieurs d’usage général
• Partie 3 : écarts pour filetages de construction
• Partie 4 : limites de dimensions pour filetages extérieurs galvanisés à chaud
• Partie 5 : limites de dimensions pour filetages intérieurs destinés à l’assemblage avec des filetages extérieurs galvanisés à chaud

Ces documents garantissent que les filetages fabriqués dans différents pays et industries seront compatibles et s’assembleront de manière fiable.

Les normes nationales et régionales adoptent ou reflètent souvent ces règles ISO :

• Les normes britanniques (BS) fournissent des détails sur les filetages métriques conformes à l’ISO.
• Les normes américaines (ANSI/ASME) incluent un document sur le profil métrique et un guide « limites et ajustements » qui suivent de près l’approche ISO.
• Les normes allemandes (DIN) ont une longue histoire de tableaux de filetages détaillés, dont beaucoup sont encore utilisés comme références d’atelier.
• Les normes japonaises (JIS) sont également basées sur les filetages métriques ISO, mais il existe quelques différences pratiques dans les dimensions des têtes et les sélections de pas. Ce ne sont pas des changements fondamentaux, mais des adaptations aux pratiques locales.

Ensemble, ces normes forment un système mondial cohérent, garantissant qu’un boulon fabriqué dans un pays s’adaptera à un écrou fabriqué dans un autre.

Familles de filetages apparentées et comparaisons

Le filetage métrique ISO est le système le plus utilisé aujourd’hui, mais ce n’est pas le seul. D’autres familles de filetages existent, chacune avec sa propre histoire et ses propres applications.

Filetages unifiés (UNC/UNF) : dans les pays utilisant le système impérial, le Unified Thread Standard est courant. Il utilise le même angle de profil de 60° que les filetages métriques ISO, mais les diamètres et les pas sont définis en pouces. Par exemple, un filetage ¼‐20 UNC (¼ de pouce de diamètre, 20 filets par pouce) ne correspond pas à un filetage métrique M6×1.0. Leurs dimensions sont proches, mais les deux systèmes sont incompatibles.

Filetages Whitworth (BSW/BSF) : ancien système britannique, les filetages Whitworth utilisent un angle de 55° avec des sommets et des fonds de filet arrondis. Ils sont moins courants aujourd’hui, mais se retrouvent encore sur des équipements anciens.

Filetages de tuyauterie (BSP, NPT, etc.) : les filetages de tuyauterie sont conçus pour l’étanchéité et existent sous des formes parallèles et coniques.

Le British Standard Pipe (BSP) et le National Pipe Thread (NPT) sont deux systèmes largement utilisés.

Il existe également la famille des filetages API, définie par l’American Petroleum Institute. Ce sont des formes de filetages spécialisées utilisées dans l’industrie pétrolière et gazière, notamment pour les tubages, les tubes de production et les tiges de forage.

Ces filetages ne sont pas interchangeables avec les filetages métriques ISO, car leur géométrie et leur fonction diffèrent fondamentalement.

Filetages trapézoïdaux et carrés : ces formes sont utilisées pour la transmission de puissance et les vis de manœuvre, comme dans les étaux, les vérins ou les vis-mères de machines. Leur géométrie est optimisée pour la résistance et l’efficacité lors du déplacement de charges.

Filetages asymétriques : conçus pour des charges élevées dans une seule direction, les filetages asymétriques sont utilisés dans des applications comme les presses ou les systèmes de serrage à usage intensif.

En bref, les différentes familles de filetages sont comme différents outils dans une même boîte à outils. Le choix n’est pas une question de style, mais de fonction : étanchéité, résistance, tenue aux vibrations ou contrôle du mouvement.

Dimensions anciennes et obsolètes pré-ISO

Avant l’adoption d’un système international unifié, de nombreux pays avaient leurs propres séries de dimensions de filetages métriques.

Certaines d’entre elles utilisaient des diamètres et des pas qui ne font plus partie de l’ensemble préférentiel ISO.

• De petites tailles non standards telles que M2.3 ou M2.6 peuvent encore être trouvées dans d’anciennes machines et équipements.
• Quelques tailles intermédiaires comme M5.5 apparaissent également dans des conceptions anciennes.

Ces tailles sont encore documentées pour les travaux d’entretien et de réparation, mais elles ne sont pas recommandées pour les nouvelles conceptions.

La pratique moderne utilise presque toujours les dimensions préférentielles ISO actuelles définies dans les normes ISO 261 et ISO 262. Trouver une de ces dimensions obsolètes dans un produit ancien n’est pas une source d’inquiétude.

Cela signifie simplement que les fixations et les tarauds de remplacement doivent correspondre à cette taille spécifique, ou que le trou existant peut être soigneusement retaraudé à une dimension ISO moderne proche, si l’application le permet.

Choisir entre pas gros, fin ou extra-fin

Lors du choix d’un pas de filetage, le choix par défaut est le pas gros.

Les filetages à pas gros sont utilisés dans la plupart des assemblages généraux, car ils sont :

• Plus faciles à engager lors de l’assemblage
• Plus tolérants à la saleté ou aux dommages mineurs
• Moins chers et plus largement disponibles en stock

Cependant, il existe des situations où les filetages à pas fin sont préférables :

• Sections à paroi mince : un pas fin permet un engagement plus contrôlé sans traverser la paroi.
• Résistance du noyau légèrement supérieure : pour un même diamètre nominal, un filetage fin laisse un noyau de matière plus grand dans le boulon.
• Meilleure résistance aux vibrations : les filetages fins sont moins susceptibles de se desserrer dans les assemblages soumis à des vibrations.

À l’extrême, les filetages extra-fins sont utilisés dans des applications spécialisées.

Ils apparaissent dans des domaines tels que les composants de suspension ou le matériel aérospatial, où de très petits pas font partie intégrante de la conception pour obtenir un réglage précis, une haute résistance ou une géométrie compacte.

Conclusion

Le système de filetage métrique ISO peut paraître complexe à première vue, mais il est construit sur une base claire et logique.

Le profil en V de base définit la géométrie, tandis que les diamètres et pas préférentiels assurent la cohérence entre les industries.

Les filetages à pas gros servent de choix par défaut fiable, tandis que les options à pas fin et extra-fin fournissent des solutions pour les parois minces, la résistance aux vibrations ou les applications spécialisées.

Le système est soutenu par un ensemble de normes : ISO 68 pour le profil, ISO 261 et 262 pour les séries de dimensions, et ISO 965 pour les tolérances et les ajustements. Ces documents garantissent qu’un boulon fabriqué dans un pays s’adaptera à un écrou fabriqué dans un autre, et que les concepteurs, les usineurs et les mécaniciens peuvent tous travailler avec les mêmes attentes.

Nous avons également exploré les implications pratiques du système : dimensions des têtes, diamètres de perçage pour le taraudage, et classes de tolérance qui déterminent si un ajustement sera serré ou libre.

Même les dimensions anciennes nous rappellent le long chemin parcouru pour aboutir aux normes actuelles. En le comparant à d’autres familles (Unifié, Whitworth, tuyauterie, trapézoïdal), le filetage métrique ISO se distingue comme le langage universel de la fixation.

Le choix du filetage (pas gros, fin ou extra-fin) n’est pas une question de « meilleur » ou de « pire », mais d’adapter la conception à l’application.

La force du système ISO est qu’il offre aux ingénieurs, fabricants et techniciens une boîte à outils commune : prévisible, fiable et polyvalente. C’est pourquoi, des décennies après son adoption, le filetage métrique ISO reste l’épine dorsale de la fixation mode e.

Questions et réponses

Que signifie le « M » dans la désignation d’un filetage ?
La lettre M signale qu’il s’agit d’un filetage métrique ISO. Le nombre qui suit est le diamètre extérieur nominal en millimètres. Par exemple, M6 désigne un filetage avec un diamètre extérieur nominal de 6 mm, s’associant généralement à un trou de passage de 6,6 à 7 mm, selon la classe d’ajustement requise.

Quand faut-il utiliser un pas fin plutôt qu’un pas gros ?
Les filetages à pas fin sont choisis pour les sections à paroi mince, lorsqu’une plus grande section de noyau est souhaitée pour une même taille nominale, ou lorsque la résistance aux vibrations est un critère important. Le pas gros reste le choix par défaut pour un usage général, car il est plus facile à assembler, plus tolérant à la saleté et largement disponible.

Que signifient 6g et 6H sur un dessin ?
Ce sont des classes de tolérance. Le chiffre indique la qualité (largeur de la tolérance), et la lettre indique la position (écart fondamental).

• Les lettres minuscules (p. ex., g, h) s’appliquent aux filetages extérieurs.
• Les lettres majuscules (p. ex., G, H) s’appliquent aux filetages intérieurs. Un appariement courant pour usage général est 6g extérieur avec 6H intérieur.

Comment les filetages métriques ISO se comparent-ils aux filetages unifiés en pouces ?
Les deux utilisent un profil en V à 60°, mais ils diffèrent par les unités et les combinaisons diamètre-pas. Par exemple, un filetage ¼‐20 UNC ne s’assemble pas avec un filetage M6×1.0, même si les diamètres sont proches. Les deux familles sont incompatibles.

Les dimensions sur plats des têtes sont-elles fixes pour chaque diamètre métrique ?
Les écrous hexagonaux et les vis à tête hexagonale standards suivent des dimensions sur plats largement utilisées, comme 10 mm pour M6 et 13 mm pour M8. Cependant, certaines familles de produits (p. ex., vis à embase ou séries compactes) utilisent des têtes plus petites pour économiser de l’espace et du poids. Vérifiez toujours la norme du produit ou sa fiche technique.

Pourquoi l’angle du filetage est-il fixé à 60 degrés ?
L’angle de 60° est un compromis qui équilibre la résistance, la facilité de fabrication et l’interchangeabilité. Il est facile à rectifier et à mesurer, offre un bon contact sur les flancs et s’aligne avec d’autres grandes familles de filetages (comme le filetage Unifié), ce qui simplifie l’outillage.

Qu’est-ce qui change lorsque les pièces sont galvanisées à chaud ?
La galvanisation ajoute un épais revêtement protecteur sur les sommets et les flancs du filetage. Pour en tenir compte, la norme ISO 965 inclut des tolérances spécifiques :

• Les filetages extérieurs sont taillés en sous-cote avant le revêtement, de sorte qu’après la galvanisation, ils se situent dans les limites correctes.
• Les filetages intérieurs correspondants sont taraudés en surcote pour pouvoir accueillir la fixation revêtue.